Sur quelle base juridique repose une CVO ?
Pour qu’une CVO devienne juridiquement contraignante, plusieurs conditions doivent être réunies, et c’est là que les choses se précisent. En France, le principe repose sur les dispositions du Code rural et de la pêche maritime, qui encadrent précisément la reconnaissance et les compétences des interprofessions agricoles.
Concrètement, lorsqu’une interprofession souhaite mettre en place une CVO, elle doit d’abord négocier un accord entre ses membres, c’est-à-dire entre les différentes organisations professionnelles qui la composent (viticulteurs, vinificateurs, négociants, etc.). Cet accord interprofessionnel doit ensuite être soumis au ministère de l’Agriculture, qui en vérifie la légalité. Si l’accord est approuvé, il peut être rendu obligatoire pour tous les opérateurs de la filière par le biais d’un arrêté d’extension publié au Journal officiel.
C’est cet arrêté d’extension qui confère à la CVO son caractère obligatoire – sans lui, elle reste strictement volontaire et limitée aux seuls signataires de l’accord initial.
Les obligations légales des extensions d’accords interprofessionnels
Pour qu’un arrêté d’extension soit validé, trois grandes conditions doivent être remplies :
- L’accord interprofessionnel doit être non discriminant et s’appliquer à l’ensemble des opérateurs concernés, sans exception.
- Les sommes collectées via la CVO doivent exclusivement servir les missions prévues dans les statuts de l’interprofession.
- Les montants exigés doivent être proportionnels et justifiés au regard des actions entreprises.
Si l’une de ces conditions est violée ou contestée, il est tout à fait possible pour un viticulteur de contester la CVO devant un tribunal administratif – encore faut-il être bien informé de ses droits.